Blog

13 Sep 2021

#IncipitLeJeu : saison 3

"Oui, cela pourrait commencer ainsi, ici, comme ça, d'une manière un peu lourde et lente", en milieu de semaine, en milieu de mois, en ce moment neutre...


Cet emprunt à Georges Pérec, pour les premiers mots de mon billet, ne doit rien au hasard. En effet, la saison 3 d'Incipit Le Jeu s'inspire très largement du long et minutieux travail préparatoire que l'écrivain a réalisé pour La Vie mode d'emploi (mais dans une version très simplifiée, rassurez-vous !)


J'ai donc puisé dans les 420 (!) contraintes du "cahier des charges" relatives au contenu pour vous proposer, successivement,  99 séries de 3 mots à partir desquels vous pourrez écrire, en un tweet, un incipit qui donnerait envie de lire la suite. Ce sont des mots très simples, évoquant l'activité des personnages, des éléments de décor, de nourriture, des sentiments, etc.


 Il n'est pas exclu, néanmoins, et toujours dans l'esprit de ce cahier des charges, que j'introduise un jour ou l'autre une petite variation comme un nombre de personnages ou le lieu dans lequel se déroule l'intrigue ou que sais-je encore...


En espérant vous divertir et titiller votre fibre créative, je vous dis à bientôt ! 

06 Sep 2021

Interview "making of" de Flo Renard pour L'Élégie des Immortels

Auteure et bibliothécaire dans le Sud de la France, Flo Renard a bien voulu nous parler de son dernier roman : L'Élégie des immortels, un roman fantastique au temps des Années folles. Sa genèse, son univers, ses inspirations...

LD : Dans l'avant-propos, tu indiques  que des noms de lieux ou de personnages sont empruntés à l'univers de Lovecraft, un de tes auteurs favoris. Il me semble que certains thèmes du roman, comme l'occultisme, le "savoir interdit", l'immortalité, la folie, sans lui être spécifiques, participent aussi de cet univers. Qu'en est-il ?

FR : En premier lieu, merci pour cette interview.

Oui, tout à fait : avec ce roman, je voulais m’inscrire, d’une manière un peu éloignée, dans l’univers créé par Lovecraft. Mais par petites touches, d’une part grâce à quelques emprunts qui pourraient être reconnaissables par les familiers de cet univers (la rue d’Auseil, par exemple), et d’autre part, au travers de ces thèmes, qui ne sont toutefois pas spécifiques à HPL (H. P. Lovecraft, ndlr :) et sont plus largement explorés en littérature fantastique. Lovecraft ayant inventé quelques ouvrages occultes (dont le plus connu est le fameux Necronomicon), j’ai moi aussi eu envie de glisser ma modeste contribution, les Mouvements cosmiques et harmoniques, dans la bibliothèque du Mythe de Cthulhu.

LD : Dans cette période des Années folles, la Première Guerre mondiale est encore très présente. Elle l'est dans le roman, ainsi que d'autres guerres, de par l'intrigue et les personnages. Le choix de Suresnes comme résidence de l'un d'entre eux est-il lié au mont Valérien ? (L'association Miskatonic ayant elle-même son siège à Verdun). D'autre part, le parcours des Poilus sur les champs de bataille est-il inspiré de personnes réelles ? Ou d'autres lectures (Genevoix, ...) ?

FR : Alors, non, le choix de Suresnes n’a rien à voir avec le mont Valérien, il ne s’agit donc que d’une coïncidence si j’ai choisi de placer cette ville dans mon histoire.

Concernant les Poilus, leurs histoires ne sont inspirées par aucune de réelle en particulier, mais je me suis bien sûr appuyée sur les récits et témoignages de l’époque : les romans de guerre de Genevoix, Barbusse, Dorgelès, Cendrars et d’autres, mais aussi les témoignages d’anonymes collectés au fil des lettres, comme en rassemble le très beau recueil « Paroles de Poilus ». Enfin, j’ai aussi recherché de la documentation dans des ouvrages universitaires plus contemporains, comme le livre de Cazals 14-18 : vivre et mourir dans les tranchées, ou encore Les soldats de la honte de Le Naour, sur les soldats souffrants de stress post-traumatique. Comme je possédais déjà beaucoup d’ouvrages sur 14-18, m’y intéressant depuis un bon moment, le travail de recherches n’a pas vraiment été une corvée.

LD : Les autres villes où évoluent principalement les personnages sont Lyon, Roanne et Paris, avec leurs lieux réels et, parfois, imaginaires. Des villes où tu as vécu ou le fruit de recherches minutieuses ?

FR : Je suis allée à Paris et Lyon (jamais à Roanne) mais en simple touriste, et donc, tout ce qui a trait à la géographie de ces villes est le fruit de recherches, d’autant qu’il me fallait à chaque fois vérifier si les rues, bâtiments que l’on connaît aujourd’hui existaient à l’époque… par exemple, en 1921, la ligne du train Paris-Lyon-Marseille passait par la gare des Brotteaux, aujourd’hui désaffectée. Ce n’est bien sûr qu’un détail, mais je devais vérifier (même si au final je ne donne pas le nom de la gare) afin de ne pas citer par inadvertance la gare de la Part-Dieu. Je ne parle même pas des rues qui ont changé de nom… mais j’ai voulu tout de même rester le plus près possible de la réalité de l’époque : quand Armande et Marceau vont au cinéma, Le Palais des Fêtes existait bel et bien à l’époque, rue Saint-Martin. Sans doute que mon livre comporte son lot de coquilles historiques, mais tout ce que j’ai pu vérifier, je l’ai fait.

LD : La plupart des commentaires, sur amazon ou ailleurs, soulignent à juste titre la qualité du style dans L'Élégie. Vocabulaire choisi, concordance des temps... contribuent à ce que tu appelles un roman "à l'ancienne". Beaucoup de lectures, de réécriture en ce sens ? Par ailleurs, j'ai l'impression que tu t'es lancé un petit défi littéraire sur certains dialogues de Marceau ? Sans le dévoiler, le cas échéant, peux-tu confirmer ou infirmer ?

FR : L’écriture un peu « datée » que j’ai choisie pour écrire ce roman m’a été très naturelle, en fait. Il faut dire que j’ai lu – et lis encore – beaucoup de classiques, et les romans de la fin du XIXe ressemblent beaucoup dans l’écriture à ceux du début du XXe. Là aussi, j’ai lu beaucoup d’auteurs de cette époque (Leroux, Leblanc, Bernède…) et je n’ai pas eu besoin de beaucoup de documentation à ce niveau-là.

Concernant Marceau, j’ai essayé de lui donner quelques tics de langage comme on en a tous, et aussi, de lui faire dire quelques mots qui pouvaient laissaient transparaître un parler lyonnais, comme il existe un parler marseillais. On ne parle pas tous de la même manière, et je trouve dommage que, souvent, les personnages de papier aient une façon de s’exprimer très uniforme, alors que langue, accent (moins facile à retranscrire, certes) contribuent aussi à façonner un personnage.

LD : Du peu que je connais de tes compétences et passions  personnelles, on (re)trouve dans L'Élégie des immortels les bibliothèques, le dessin mais aussi la musique, déjà présente dans un autre de tes romans. Joues-tu d'un ou plusieurs instruments ? Beaucoup de notations météo aussi : pour évoquer l'ambiance du moment ? Pour l'influence éventuelle sur les personnages ou sur l'action ?

FR : J’ai étudié un peu le piano et le solfège il y a longtemps ; je suis, sinon, capable de massacrer un ou deux airs connus à la guitare… sur le plan artistique, je suis nettement plus douée en dessin, je dois dire. Peut-être l’expression du regret de ne jamais avoir persévéré ?

Quant aux notation météo, je pense qu’il s’agit d’une déformation liée à mon mode de déplacement : ne me déplaçant quasi-exclusivement qu’à pied, tout événement météo a une incidence, que ce soit une grosse pluie, une forte chaleur, etc. Donc, comme j’ai l’œil sans cesse rivé dessus, je crois bien que ça a déteint sur mes écrits ! Et puis, aussi, ça contribue à l’ambiance générale, sans forcément influer sur l’action (pour la petite histoire, j’ai réussi à retrouver la météo du 6 mars 1916 et, oui, il neigeait vraiment sur le secteur de Verdun).

J’ai l’impression d’être une vraie maniaque, pour le coup…

LD : Question Bonus : as-tu déjà écrit une nouvelle "purement" lovecraftienne, pour un recueil de l'association Miskatonic par exemple, ou aimerais-tu le faire ?

FR : Oui, j’ai écrit une nouvelle lovecraftienne pour le recueil Étranges provinces. Elle s’intitule La Sirène du gouffre et… quant à savoir de quoi ça parle, je ne peux que vous inviter à la découvrir dans cet excellent recueil !

(Interview réalisée par mail. Le roman L'Élégie des immortels est disponible ici. L'image ci-dessous est un détail de la couverture. Et non, Flo, tu n'es pas maniaque, moi aussi j'ai vérifié la météo à Paris, un jour de 1931, pour un roman :)))

 

27 Aug 2021

Pot au ministère (oulimots)

C'est la deuxième fois que je participe à ce "défi d'écriture contrainte" hebdomadaire qui consiste à insérer neuf mots imposés dans un texte libre. Cette semaine, les mots étaient : blesser, pot, méchant, vélo, réveil, personnel, ministère, démolition, escalier. Voici mon texte :

Tout le personnel du ministère était réuni pour le traditionnel pot de bienvenue, après la non moins traditionnelle photo de groupe des huiles sur l'escalier, côté jardin. Quand soudain, un dénommé Gontran, un employé du troisième étage, déjà bien imbibé, s'en prit bruyamment à une néobicyclette, stationnée là dans le respect des nouvelles directives.
— Méchant vélo ! Tu voulais me blesser ! Tiens ! Tiens ! répétait-il, en y donnant de féroces coups de pied, avant de piquer du nez.
Belle entreprise de démolition de sa carrière déjà chancelante ; endommager une néobicyclette était impardonnable.
Le réveil serait douloureux.

(L'ensemble des participations est à retrouver sur le blog Oulimots)

 

 

05 Nov 2020

Dix pour cent, Urgences & Co.

« Ne manquez pas les derniers épisodes de la dernière saison ! » La fin était annoncée, c'était écrit, la série allait s'achever en apothéose ! Et le public a répondu présent, donnant à ce final la position de leader des audiences avec près de 3,8 millions de téléspectateurs en prime time.

Mais... les aficionados qui sont restés sur la même chaîne ont pu se réjouir de la nouvelle annoncée ensuite, le scoop de la soirée : la quatrième saison de Dix pour cent pourrait avoir une suite ! Certes, elle n'est pas encore écrite et ne déboulera donc pas, dès l'année prochaine, avec la régularité d'un métronome. Cependant, Dominique Besnehard, ancien agent à l'origine de la série l'a dit, ce sera "peut-être un 90 minutes pour la télé, le temps de se ressourcer et de trouver de nouvelles histoires"

Car les séries qui durent des années sont toutes  confrontées aux mêmes impératifs : renouveler les intrigues en prenant en compte les aléas de la distribution, sans perdre son âme au risque  de perdre ses fans. Le parti pris de Dix pour cent, dont chaque épisode est centré autour d'une "vedette" interprétant son propre rôle, est à la fois un avantage, pour le renouvellement, et un inconvénient puisque l'épisode en question ne peut être écrit que sur mesure.

Certains milieux professionnels, avec des affaires toujours nouvelles à traiter, offrent des possibilités scénaristiques intéressantes à cet égard. Outre les innombrables séries policières, on peut citer les séries judiciaires : On va s'aimer un peu, beaucoup aurait facilement pu durer quelques saisons supplémentaires, ce qu'une pétition a réclamé, sans succès. Les séries médicales, en milieu hospitalier, présentent aussi l'avantage du turn over important du personnel. La série Urgences, pour tenir quinze saisons, a usé de tous les stratagèmes pour se renouveler, envoyant certains médecins de l'hôpital de Chicago en missions humanitaires de longue durée en Afrique, en sacrifiant d'autres sur le billard ou sur le front d'un conflit armé. 

Mais jusqu'où peut-on aller trop loin ? Un couteau dont on a changé le manche puis la lame est-il toujours le même couteau ? Quand la plupart des personnages piliers des premières saisons ont disparu d'une manière ou d'une autre au profit de nouveaux arrivants, le spectateur peut-il encore s'y retrouver ? La dernière saison d'Urgences a d'ailleurs judicieusement mis en scène le retour de certains de ses piliers (maladie, visite ponctuelle, flash back...), offrant un certain réconfort aux fans de la première heure à travers un final digne de ce nom.

Avec ses derniers épisodes, Dix pour cent acte la fin d'une période, celle de l'agence ASK, déjà régulièrement mise à mal lors des saisons précédentes. On ferme, tout le personnel part en même temps et la lumière s'éteint sur les bureaux de la rue Saint-Honoré. Mais la fin est suffisamment ouverte pour qu'on puisse, en effet, entrevoir un avenir aux personnages qui annoncent eux-mêmes la couleur, avec un procédé original : la redistrisbution plus ou moins progressive de quasiment tous les rôles à l'intérieur de la série. On connaît même déjà le nom de la future agence (CAM) qui réunira autour de Camille, son père Mathias, qui cherche à lever le pied, ainsi qu'Arlette et son impressionnant carnet d'adresses. Noémie devient productrice, Hervé acteur, Sofia poursuit dans la même voie et Gabriel change de crèmerie. Une fluidité permise par le milieu du cinéma où la fonction de chacun peut évoluer au gré des rencontres et des projets. Et des changements qui peuvent aussi offrir un rôle plus conséquent à certains acteurs de la série et moins à d'autres, selon leurs aspirations professionnelles par ailleurs, sans pour autant les obliger à quitter complètement le navire.

Certains personnages restent néanmoins discrets sur leurs intentions, laissant augurer un possible départ de la série. C'est le cas d'Hicham, actionnaire majoritaire d'ASK, en dépôt de bilan. Mais comment croire un seul instant qu'Andrea se mue en mère au foyer, comme elle semble l'imaginer ? Quelle place pourrait lui être dévolue dans la nouvelle organisation de Dix pour cent ? On attend la suite !

26 Aug 2020

Erectus... et après ?!

 

(à propos du roman de Xavier Müller, XO éditions ; attention, spoiler possible !)

Si l'argument de "la méchante multinationale qui met l'humanité en danger par cupidité" n'est pas en soi hyper original, sa déclinaison en mode préhistorique l'est bien davantage. C'est le genre d'idée qu'on aimerait avoir eue soi-même : faire cohabiter deux âges différents de l'espèce humaine, idée traitée ici sous la forme d'un thriller.


Une fois digérée la désagréable surprise d'un été austral au mois de juin - à moins que le virus ait aussi annulé l'inversion des saisons ? -, on tourne les pages avec plaisir, jusqu'au point final, avide de connaitre la suite de l'histoire. On sent une connaissance fine des sujets scientifiques évoqués ainsi que des rouages des institutions en jeu. Pour la petite histoire, j'avais visité, il y a quelques mois, le muséum d'histoire naturelle où se déroule une partie de l'intrigue. C'était donc encore très frais dans mon esprit et je m'y suis retrouvée instantanément. 
Finalement, la menace de catastrophe (ou non) pour l'Humanité réside principalement dans la proportion de sujets infectés - dont découlent perte de savoir, de savoir-faire, technologie mais aussi pénurie alimentaire, etc. - d'où la course contre la montre liée aussi, comme dans d'autres épidémies, au fait qu'on ignore encore presque tout du virus en question
Au niveau strictement individuel, la situation semble plus grave pour l'entourage qui "perd" des proches et redoute d'être contaminé à son tour que pour les personnes touchées par le virus elles-mêmes. Les contemporains infectés meurent socialement mais physiquement, ils sont comme réincarnés dans un état antérieur. La transition, potentiellement douloureuse, est très rapide et leur problème majeur est de trouver un environnement adapté à leur nouvelle condition, sauf à se prendre une balle d'un humain réellement apeuré ou qui trouve là une occasion de se défouler
Moralement ? Difficile à dire. J'aurais d'ailleurs aimé en savoir un peu plus sur cet aspect des erectus. Ce qu'ils ressentent, ce dont ils se souviennent ou non est brossé à grands traits : ce n'est manifestement pas le propos de l'auteur et dans le cadre d'une observation scientifique, c'est logique. La libido des erectus a-t-elle complètement disparu ? On pourrait le penser, jusqu'à un certain point... Est-ce pour accréditer la thèse de leur stérilité ? Possible.


Deux éléments m'ont en revanche davantage gênée.
La façon de parler de "nos ancêtres" pour qualifier parfois les erectus du roman me semble impropre : touchés par une régression pathologique très importante, ces êtres n'en deviennent pas pour autant les ancêtres des autres, juste des "gens" qui ressemblent (en tous points ?) à ceux qui ont été leurs ancêtres autrefois. Anna ne descend ni de Yann ni a priori d'aucun de ses compagnons d'infortune.
Et à propos de descendance, c'est le deuxième point, la grossesse d'Anna me paraît traitée de façon presque anecdotique (à la limite, uniquement pour justifier les vertiges / nausées qui lui font craindre à un moment d'être infectée mais non, ouf ! elle est enceinte) alors que dans ces circonstances, particulièrement, le fait est d'importance.


Mais peut-être l'auteur réserve-t-il certains développements pour une suite éventuelle ? C'est assez vraisemblable compte tenu du nombre d'éléments qui restent en suspens. Espérons !

 

(photo à suivre dès que possible, petit bug sur l'insertion d'image...)

16 Apr 2020

De la recherche pour Bandonéons

Imaginer un roman qui se déroule entre Paris, la Bigorre et l'Argentine et à cheval sur plusieurs siècles quand on n'est ni historienne ni bigourdane de naissance ni sud-américaine demande un minimum de recherches si on ne veut pas raconter n'importe quoi. Le genre d'activité qui me plaisait déjà à l'université et fait partie intégrante du travail d'écriture, au même titre que l'organisation de la structure du roman ou sa rédaction. Car il s'agit de prélever, dans la masse d'informations disponibles, ce qui pourra servir la fiction.

Pour ce faire, j'ai combiné déplacements (un peu), recherches en ligne (beaucoup) et lecture de divers documents.

Bandonéons s'inspire d'une réalité historique : la migration de nombreux Pyrénéens vers l'Amérique du Sud au dix-neuvième siècle et au début du vingtième. Sur cette question, j'ai lu avec profit le livre de Pierre Accoce (voir photo) conseillé par un libraire de Bagnères, mais aussi des documents disponibles sur Gallica, la bibliothèque numérique de la Bnf, comme le compte-rendu d'Alexis Peyret sur sa "visite aux colonies de la République argentine" et de nombreux articles de presse ancienne.

J'ai utilisé les ressources de la généalogie pour m'intéresser à une famille, plus particulièrement, et bâtir mon histoire autour de quelques dates, des lieux, des métiers... Des sites comme Généanet ou Family search ou ceux d'archives départementales m'ont aidée à créer des personnages ancrés dans la réalité  de leur époque. 

La partie contemporaine et parisienne était plus facile, dans la mesure où j'ai longtemps vécu et travaillé dans cette ville.

Enfin, j'ai rajouté la dimension "tango" et là aussi, j'ai dû me rencarder sur la question. J'utilise à dessein cette tournure familière car le tango est un univers qui possède aussi son argot, issu des faubourgs où il est né.

Une immersion passionnante dans ces différents domaines qui pourraient bien avoir un point commun... mais c'est à vous de le découvrir... très bientôt !

27 Jan 2020

L'Étranger de Camus : style, absurde et... couverture

Tellement a déjà été dit et écrit sur cette œuvre magistrale que je me bornerai à deux ou trois observations très personnelles.

C'est au lycée que j'ai découvert, comme beaucoup de lecteurs sans doute, L'Étranger d'Albert Camus. Une vraie révélation. Je crois que tout m'a plu dans ce roman que l'auteur avait résumé, par ailleurs, par ce raccourci saissant : "Dans notre société, tout homme qui ne pleure pas à l'enterrement de sa mère risque d'être condamné à mort." La peine de mort allait bientôt être abolie, en France, et la société n'était déjà plus la même que lors de la sortie du livre mais, d'un point de vue littéraire, j'ai sans doute ressenti le même choc que les lecteurs de l'époque. Le ton, le style, le thème me paraissaient encore très modernes par rapport à mes lectures précédentes.

Plus tard, j'ai tenté l'écriture d'une nouvelle policière dans le même style dans le cadre d'un concours d'écriture. J"ai même eu l'audace de la commencer par ces mots : "Aujourd'hui, papa est mort." Une tentative d'hommage qui plaçait évidemment la barre très très haut...

Mais L'Étranger est aussi indissolublement lié, pour moi, à la couverture de l'édition dans laquelle je l'ai lu la première fois en "livre de poche". Une illustration originale de Lucien Fontanarosa dont j'ignorais jusqu'à aujourd'hui la place dans cette collection. La mer, la plage ensoleillée et cet homme en costume, comme un reflet de l'auteur, photographié lui-même en "complet veston" sur la quatrième de couverture. Ce qui m'amène à souligner l'importance durable de la couverture, bien au-delà de son aspect "marketing" : attirer le lecteur et déclencher l'acte d'achat. Suis-je la seule à être marquée ainsi par certaines couvertures ?

(Photo ; capture d'écran du blog en lien ci-dessus)

 

20 Jan 2020

Faire simple demande du travail

Bonjour à tous,

Nombreux sont les classements de "meilleurs livres" de la décennie, du siècle et même de tous les temps qui, grâce à un panel de votants plus ou moins large, sont censés refléter les goûts du plus grand nombre. Mon ambition, avec ce billet et quelques-uns parmi les suivants, est beaucoup plus modeste : partager avec vous à propos de livres qui m'ont marquée, qu'il s'agisse de lectures récentes ou datant... du siècle dernier ! Il s'agit principalement de romans.

Je commence avec L'Appareil-photo de Jean-Philippe Toussaint dont vous trouverez un aperçu ici. Court roman paru en 1989 aux Editions de minuit, c'est le troisième de son auteur qui a alors 32 ans. Avec une apparente simplicité dans le style et le vocabulaire utilisé, l'écrivain nous embarque dans une histoire qui semble se dérouler d'elle-même et c'est ce dernier point qui m'a particulièrement plu. L'impression que les événements s'enchaînaient de manière naturelle, comme pour le narrateur, sans se poser de questions.

Jean-Philippe Toussaint ayant eu l'amabilité de publier sur son site une partie des brouillons de ce roman avec ses annotations manuscrites, on se rendra compte aisément du minutieux travail de réécriture que l'ouvrage a, en réalité, nécéssité. Avec un côte "machine à écrire" très vintage

Sont également disponibles sur le site de l'auteur le scénario de l'adaptation qu'il a lui-même réalisée de ce roman ainsi que d'autres documents de travail, mais c'est une autre histoire... et quant à moi, je vous dis à bientôt !

(Source photo)

track